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Jennyfer sauvée en partie, mais plus de 600 emplois restent sur le carreau

Le tribunal de commerce de Bobigny a validé la reprise partielle de Jennyfer par Beaumanoir et Celio. Si 370 emplois sont sauvés, la majorité des salariés reste sans solution.

jennyfer

Le tribunal de commerce de Bobigny a tranché ce mercredi 12 juin 2025 : l’enseigne de prêt-à-porter Jennyfer, placée en liquidation judiciaire fin avril, est partiellement reprise par deux groupes français bien connus du secteur, Beaumanoir et Celio. Une décision qui acte la fin d’un long feuilleton judiciaire entamé après l’effondrement de l’enseigne, minée par la concurrence et une chute brutale de sa rentabilité.

Beaumanoir récupère la marque et 26 magasins

Le groupe Beaumanoir, déjà propriétaire de marques telles que Cache Cache, Bonobo, Morgan ou La Halle, reprend la marque Jennyfer, ainsi que 26 magasins situés sur le territoire français. En parallèle, le groupe absorbera environ 350 salariés, soit près d’un tiers des effectifs.

Selon Beaumanoir, ces magasins seront progressivement convertis à ses enseignes existantes, tandis que la marque Jennyfer renaîtra via la plateforme Sarenza, propriété du groupe, avec des collections ciblant toujours la jeunesse.

Celio parie sur le modèle bi-store

De son côté, Celio, enseigne spécialisée dans le prêt-à-porter masculin, reprend 7 points de vente, intégrant 47 salariés. Ces magasins fonctionneront selon un modèle dit bi-store, combinant l’offre Celio à une nouvelle collection féminine inspirée de l’univers Jennyfer.

Le groupe espère ainsi capter une clientèle mixte et étoffer son positionnement face à une concurrence toujours plus féroce.

Une reprise qui laisse un goût amer

Si cette reprise constitue un soulagement partiel, elle n’efface pas la réalité sociale : près de 630 salariés ne sont pas repris et verront leur contrat de travail rompu. À son apogée, Jennyfer comptait 220 magasins et plus de 1 000 employés.

La reprise entérine donc une restructuration drastique, rendue inévitable par les difficultés économiques accumulées ces dernières années : chute du pouvoir d’achat des jeunes, explosion des loyers commerciaux, digitalisation mal maîtrisée et multiplication des enseignes concurrentes à bas prix.

Jennyfer, un emblème adolescent en quête de seconde vie

Fondée en 1985, Jennyfer avait su incarner durant les années 2000 une certaine idée de la mode pour adolescentes. Rebaptisée “Don’t Call Me Jennyfer” en 2018 dans une tentative de modernisation, l’enseigne avait fini par revenir à son nom d’origine avant de sombrer.

Beaumanoir ambitionne désormais de redonner vie à cette marque emblématique à travers une stratégie numérique et une intégration à son écosystème. Une renaissance qui passera, certes, par un retour progressif dans le paysage français, mais qui devra encore convaincre une clientèle volatile et exigeante.

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