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François Fillon échappe à la prison ferme mais reste marqué par la justice

François Fillon a été condamné ce 17 juin 2025 à quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse. Il reste libre.

françois fillon

L’ancien Premier ministre François Fillon a été condamné mardi 17 juin 2025 à quatre ans de prison avec sursis, une amende de 375 000 euros et cinq ans d’inéligibilité par la cour d’appel de Paris, dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs de son épouse, Pénélope Fillon.

Ce troisième procès, ordonné par la Cour de cassation en avril 2024 pour réexaminer uniquement la peine, marque sans doute la fin d’un long feuilleton judiciaire entamé en 2017.

Une peine allégée mais symboliquement forte

La justice a décidé de ne pas assortir la peine de prison ferme, contrairement au jugement rendu en première instance en 2020, puis confirmé en 2022. À l’époque, Fillon avait été condamné à quatre ans de prison dont un ferme, ainsi qu’à dix ans d’inéligibilité. Cette fois, le sursis intégral signifie qu’il ne sera pas incarcéré ni même assigné au port d’un bracelet électronique.

Néanmoins, l’inéligibilité de cinq ans reste un obstacle majeur à tout retour en politique. Le tribunal a également condamné l’ancien élu sarthois à verser 126 167 euros de dommages-intérêts à l’Assemblée nationale.

Une affaire qui a précipité la chute d’un candidat à la présidentielle

Ce scandale, révélé en janvier 2017 par la presse, avait ruiné la campagne présidentielle de François Fillon. Alors favori de la droite pour l’élection, le député et ancien chef du gouvernement avait été rattrapé par des révélations sur les emplois prétendument fictifs accordés à son épouse Pénélope, en tant qu’attachée parlementaire. Les enquêteurs avaient mis au jour un manque de preuves tangibles sur un travail réel de la part de celle-ci, rémunérée plus de 600 000 euros entre 1998 et 2013.

Les époux Fillon avaient nié toute irrégularité, affirmant qu’il s’agissait d’un emploi réel et justifiable. Mais les juges, à l’issue de plusieurs audiences et recours, ont jugé que les éléments recueillis démontraient la volonté de dissimuler une rémunération injustifiée, qualifiant le système de détournement de fonds publics.

Une défense qui conteste encore le verdict

L’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, a dénoncé une condamnation « profondément injuste », en regrettant que la cour d’appel ait maintenu une lourde inéligibilité, malgré l’ancienneté des faits et l’absence de peine ferme. Il a annoncé qu’un pourvoi en cassation était à l’étude, ce qui pourrait repousser la décision finale de plusieurs mois encore.

De son côté, Pénélope Fillon, également condamnée à deux ans avec sursis, n’a pas réagi publiquement à ce nouveau verdict.

Une page judiciaire bientôt tournée ?

Pour l’ancien locataire de Matignon, aujourd’hui retiré de la vie politique et actif dans le privé, cette décision pourrait clore huit années de procédures judiciaires. Mais l’image de rigueur et de probité que François Fillon revendiquait pendant sa carrière est durablement écornée. Le symbole reste fort : c’est un ancien Premier ministre de la République qui est désormais définitivement reconnu coupable d’avoir détourné des fonds publics.

Même s’il ne retourne pas en prison, le poids politique de cette affaire demeure. La droite française, encore marquée par l’échec de 2017, n’a jamais vraiment su se relever du « Penelopegate ». Quant à François Fillon, sa voix s’est tue depuis longtemps sur les plateaux ou dans les colonnes, et il semble peu probable qu’il revienne dans l’arène.

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