L’Assemblée nationale a adopté une réforme du scrutin municipal à Marseille, mettant fin au vote par secteurs. Dès 2026, les électeurs voteront séparément pour leur secteur et pour le conseil municipal de la ville entière.
L’Assemblée nationale a adopté une réforme du scrutin municipal à Marseille, mettant fin au vote par secteurs. Dès 2026, les électeurs voteront séparément pour leur secteur et pour le conseil municipal de la ville entière.

Le Parlement a définitivement validé, mercredi 10 juillet 2025, la réforme du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille. Marseille, ville historiquement marquée par un découpage complexe de ses arrondissements, va devoir dire adieu à un mode de scrutin unique en France. La nouvelle loi adoptée à l’Assemblée nationale vise à simplifier et démocratiser les élections municipales dès le scrutin de mars 2026.
Depuis plus de quarante ans, Marseille, comme Paris et Lyon, élisait ses représentants municipaux selon un modèle spécifique instauré par la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) de 1982. Les électeurs votaient par secteurs, eux-mêmes composés de plusieurs arrondissements, pour élire des conseillers de secteur. Un tiers de ces élus siégeaient ensuite au conseil municipal central, ce qui pouvait aboutir à une représentation municipale peu fidèle au vote global des habitants. Dans certains cas, une liste pouvait ainsi accéder à la mairie avec moins de 50 % des voix au niveau de la ville.
Cette organisation complexe, souvent dénoncée pour ses effets de distorsion électorale, avait permis, par exemple, à Gaston Defferre en 1983 ou à Jean-Claude Gaudin par la suite, de conserver la mairie avec un score minoritaire à l’échelle de la ville.
Portée par la majorité présidentielle, la réforme a été définitivement adoptée par l’Assemblée nationale, malgré une forte opposition au Sénat, notamment à droite. Les critiques dénoncent un « tripatouillage électoral » et une tentative de modifier les règles du jeu à l’approche des prochaines municipales. Les défenseurs du texte, eux, invoquent l’unification du système démocratique, arguant que les habitants de Marseille doivent pouvoir voter de manière égale, quel que soit leur lieu de résidence.
Le nouveau texte prévoit désormais deux scrutins distincts : un pour élire les conseillers d’arrondissement, et un autre pour désigner les conseillers municipaux au niveau de la ville entière. Ce dernier scrutin se fera selon un mode de liste proportionnelle à deux tours avec prime majoritaire, identique à celui en vigueur dans toutes les communes de plus de 1 000 habitants en France.
La réforme est appelée à entrer en vigueur pour les prochaines élections municipales prévues en mars 2026. Toutefois, elle reste soumise à la validation du Conseil constitutionnel, saisi par des parlementaires opposés au projet. Si le Conseil ne censure pas tout ou partie de la loi, celle-ci s’appliquera bien à temps.
À Marseille, cette évolution pourrait rebattre les cartes politiques : les grandes listes devront convaincre une majorité à l’échelle de la ville entière, et non plus concentrer leurs efforts sur des secteurs ciblés. Les observateurs y voient un potentiel basculement du pouvoir local, avec un vote désormais plus clair, plus lisible, et plus juste dans son résultat final.
Pour les Marseillais, le changement sera concret : ils recevront deux bulletins de vote distincts. L’un pour désigner les élus de leur secteur (ou arrondissement), comme c’est le cas actuellement, et l’autre pour choisir une liste municipale couvrant toute la ville. Cette distinction permettra de clarifier les responsabilités des élus et d’assurer une meilleure représentativité au conseil municipal.
En résumé, les objectifs sont clairs :