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Affaire des écoutes : la Légion d’honneur retirée à Nicolas Sarkozy

Condamné pour corruption dans l’affaire des écoutes, Nicolas Sarkozy a officiellement été déchu de la Légion d’honneur. Cette exclusion, désormais publiée au Journal officiel, marque une première historique pour un ancien président.

Nicolas Sarkozy

C’est désormais officiel : Nicolas Sarkozy a été radié de la Légion d’honneur. L’information, attendue depuis plusieurs semaines, a été confirmée par un arrêté publié au Journal officiel ce samedi 15 juin 2025. Cette exclusion concerne également l’Ordre national du Mérite, qu’il avait reçu en tant qu’ancien président de la République.

La mesure fait suite à la condamnation définitive de l’ancien chef de l’État pour corruption dans l’affaire dite des « écoutes ».

Une décision automatique après une condamnation pénale

La radiation de la Légion d’honneur n’est pas une décision politique, mais bien une conséquence légale directe. La législation française prévoit que toute personne condamnée pour un crime ou à une peine d’au moins un an de prison ferme est automatiquement exclue des ordres nationaux.

Or, Nicolas Sarkozy a été condamné le 18 décembre 2024 par la Cour de cassation à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence. Il devient ainsi le deuxième président de la République à être privé de cette distinction, après le maréchal Philippe Pétain, déchu en 1945.

L’affaire des écoutes : un tournant judiciaire

C’est dans l’affaire dite des « écoutes » que la justice a condamné Nicolas Sarkozy. En 2014, les enquêteurs ont découvert que l’ancien président utilisait une ligne téléphonique secrète, sous le pseudonyme de « Paul Bismuth », pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog. Selon la justice, il aurait tenté, avec l’aide de ce dernier, d’obtenir des informations confidentielles auprès du magistrat Gilbert Azibert, en échange d’un appui pour un poste à Monaco.

La condamnation a été confirmée à tous les niveaux, jusqu’à la Cour de cassation. Ce volet judiciaire s’ajoute aux nombreux autres dossiers dans lesquels l’ex-président est impliqué.

Une mesure contestée mais incontournable

Si la sanction est automatique, elle n’en reste pas moins politiquement sensible. Le président Emmanuel Macron, en tant que grand maître de la Légion d’honneur, avait refusé en avril de prendre une initiative en ce sens, arguant du respect dû aux anciens présidents.

Toutefois, l’intervention du conseil de l’ordre et la validation par la justice administrative ont conduit à cette décision officielle. Le général François Lecointre, grand chancelier de la Légion d’honneur, a rappelé que cette radiation est une application stricte de la loi, indépendante des circonstances politiques.

D’autres exclusions dans le même arrêt

Le même arrêté du 15 juin 2025 ne concerne pas uniquement Nicolas Sarkozy. Sont également radiés de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite ses deux co-condamnés dans l’affaire des écoutes : Thierry Herzog, son avocat personnel, et Gilbert Azibert, ancien haut magistrat.

Tous deux avaient été reconnus coupables dans ce dossier emblématique. Ce triple retrait renforce la portée symbolique de cette décision.

Une tache indélébile sur le bilan de Sarkozy

Avec cette perte, Nicolas Sarkozy voit sa carrière marquée par une sanction sans précédent pour un président sous la Ve République. Déjà affaibli par une série de procès — dont ceux du financement libyen et de l’affaire Bygmalion —, l’ancien chef d’État doit désormais composer avec une déchéance symbolique.

Loin de ses ambitions européennes passées, son nom restera désormais associé à la première exclusion d’un président élu de l’ordre le plus prestigieux de la République.

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