La 50ᵉ cérémonie des César s’est déroulée le 28 février 2025 à l’Olympia de Paris. Cet événement marquant du cinéma français a vu triompher Emilia Pérez de Jacques Audiard, sacré meilleur film et grand vainqueur de la soirée avec sept récompenses. Entre distinctions attendues, polémiques et hommages, retour sur une soirée inoubliable.
« Emilia Pérez » rafle la mise avec sept César
Le film Emilia Pérez de Jacques Audiard s’est imposé comme le grand gagnant de cette 50ᵉ édition. Ce drame musical en espagnol, qui plonge dans l’univers des cartels mexicains à travers l’histoire d’un caïd transgenre, a conquis l’Académie du cinéma. Outre le César du meilleur film, il a décroché les prix de la meilleure réalisation, du meilleur scénario adapté, de la meilleure musique originale, de la meilleure photographie, du meilleur son et des meilleurs effets visuels.
Un tel plébiscite pour un film non francophone est une première dans l’histoire des César, confirmant l’ouverture du cinéma français à des œuvres audacieuses et internationalement reconnues. Emilia Pérez avait déjà été salué au Festival de Cannes 2024, où il avait remporté le Prix du Jury.
Karim Leklou et Hafsia Herzi consacrés
Dans les catégories des meilleurs acteurs, Karim Leklou a décroché son premier César pour son rôle principal dans Le Roman de Jim. Son interprétation intense et nuancée d’un écrivain en quête de rédemption a séduit le jury. De son côté, Hafsia Herzi a été couronnée meilleure actrice pour sa prestation dans Borgo, où elle incarne une avocate confrontée à un dilemme moral au sein d’un centre pénitentiaire.
Chez les seconds rôles, Nina Meurisse a été distinguée pour sa performance dans L’Histoire de Souleymane, tandis qu’Alain Chabat a reçu son premier César en tant qu’acteur pour son rôle dans L’Amour ouf. Ce dernier, reconnu principalement pour ses comédies et ses talents de réalisateur, a remercié l’Académie avec humour et émotion.
Les révélations de l’année
Du côté des jeunes talents, Maïwène Barthélémy a été couronnée meilleur espoir féminin pour son rôle bouleversant dans Vingt Dieux, tandis qu’Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur espoir masculin grâce à sa performance dans L’Histoire de Souleymane. Ces deux prix confirment la richesse et la diversité du cinéma français, qui continue de mettre en lumière de nouveaux visages prometteurs.
L’Histoire de Souleymane et ses quatre César
Outre Emilia Pérez, un autre film a marqué la soirée : L’Histoire de Souleymane, réalisé par Boris Lojkine. Ce drame social poignant a remporté quatre récompenses, dont celles du meilleur scénario original et du meilleur montage. Ce film, qui suit le parcours d’un migrant guinéen en quête d’un avenir meilleur en France, a particulièrement ému le public et les professionnels du cinéma.
César d’honneur pour Julia Roberts et Costa-Gavras
Comme chaque année, l’Académie a tenu à rendre hommage à des figures majeures du septième art. L’actrice américaine Julia Roberts a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Très émue, elle a salué « l’amour inconditionnel du cinéma français » et s’est dite honorée par cette distinction.
Autre hommage notable, celui rendu à Costa-Gavras. Le cinéaste franco-grec, maître du cinéma politique, a été salué pour sa contribution exceptionnelle au septième art. Son discours a été marqué par un vibrant plaidoyer pour un cinéma engagé et libre.
Une soirée marquée par la controverse
Si la cérémonie a été globalement festive, une polémique a néanmoins entaché la soirée. La présence de Karla Sofía Gascón, actrice principale d’Emilia Pérez, a suscité des tensions en raison d’anciens tweets jugés offensants qui avaient refait surface quelques semaines auparavant. Si elle n’a pas remporté le César de la meilleure actrice, sa présence a été remarquée et largement commentée sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, certaines personnalités du cinéma français ont exprimé leur inquiétude face aux défis actuels du secteur, notamment les menaces qui pèsent sur le financement des films d’auteur et la place du cinéma en salle face aux plateformes de streaming.
Un bilan contrasté pour cette 50ᵉ édition
Cette cérémonie des César 2025 restera dans les annales comme l’une des plus marquantes de ces dernières années. Avec le sacre d’Emilia Pérez, la consécration de nouveaux talents et des prises de parole engagées, elle a reflété les évolutions et les tensions qui traversent le cinéma français.
Si certains ont regretté un certain manque de diversité dans le palmarès, cette 50ᵉ édition a démontré que le cinéma français reste un terrain d’expérimentation et de débats. Entre célébration et introspection, ces César 2025 auront sans doute un impact durable sur l’avenir du septième art en France.
