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5 ans de prison pour l’écrivain Boualem Sansal en Algérie

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ». Cette décision suscite l’indignation en France et relance les tensions diplomatiques bilatérales.

Boualem Sansal

Le verdict est tombé à Alger ce jeudi 27 mars 2025. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars (environ 3 730 euros) par le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, à l’est de la capitale algérienne. L’accusation porte sur une « atteinte à l’unité nationale », un chef d’inculpation régulièrement invoqué contre les voix dissidentes dans le pays.

Des propos jugés sensibles

L’origine de cette affaire remonte à novembre 2024, lorsque Sansal est arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger. Les autorités lui reprochent alors des déclarations faites dans un média français, dans lesquelles l’auteur aurait tenu des propos jugés sensibles sur l’intégrité territoriale de l’Algérie. Bien que les détails précis de ses propos n’aient pas été rendus publics dans leur intégralité, ils auraient été interprétés par la justice comme une atteinte grave à la cohésion nationale.

Boualem Sansal était détenu depuis son arrestation, malgré son état de santé très préoccupant : il est atteint d’un cancer.

Réactions indignées en France

En France, cette condamnation a provoqué une vague de soutien quasi unanime. De nombreuses figures politiques et intellectuelles ont exprimé leur solidarité avec l’écrivain. Le président Emmanuel Macron a déclaré suivre le dossier « avec la plus grande attention » et s’est dit « très préoccupé par la détention et l’état de santé de Boualem Sansal ». L’affaire intervient dans un contexte déjà tendu entre Paris et Alger, où la question mémorielle et les droits de l’homme continuent d’alimenter les crispations.

Un écrivain engagé, souvent critiqué

Boualem Sansal, auteur notamment du roman Le Village de l’Allemand, est connu pour ses positions critiques à l’égard du régime algérien, mais aussi pour ses prises de parole sur l’islamisme, les conflits identitaires et la mémoire coloniale. Son franc-parler et ses critiques virulentes lui valent depuis longtemps l’hostilité des autorités de son pays natal. Si ses œuvres sont célébrées à l’international, elles sont souvent marginalisées — voire censurées — en Algérie.

Une décision aux lourdes conséquences

Cette condamnation soulève de nombreuses interrogations sur l’état de la liberté d’expression en Algérie, ainsi que sur la place des intellectuels critiques dans l’espace public maghrébin. Pour les défenseurs des droits humains, cette décision marque une étape supplémentaire dans la répression des voix dissidentes.

Du côté français, la diplomatie semble vouloir rester prudente, mais les appels à une réaction plus ferme se multiplient, notamment dans les milieux culturels. L’affaire Sansal pourrait bien devenir un nouveau point de tension majeur entre la France et l’Algérie, alors même que les deux pays tentent difficilement de renouer un dialogue apaisé.

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