Le mois de Ramadan, période sacrée pour des millions de musulmans à travers le monde, débutera en 2025 le samedi 1er mars, sous réserve de confirmation lors de la « Nuit du Doute » du 28 février. Cette période de jeûne, de prière et de partage prendra fin le 30 mars, avec la célébration de l’Aïd el-Fitr prévue le lundi 31 mars. Entre pratiques traditionnelles et enjeux contemporains, ce Ramadan 2025 s’annonce particulier, marqué par des événements culturels, des défis sociétaux et des initiatives de solidarité.
Une tradition respectée dans un contexte moderne
Le Ramadan est l’une des cinq piliers de l’islam. Pendant un mois, les musulmans adultes doivent s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des relations intimes du lever au coucher du soleil. C’est aussi un temps de prière, de réflexion et de partage.
En 2025, le Ramadan s’inscrit dans un monde où les réseaux sociaux et les outils numériques jouent un rôle grandissant dans la manière dont les croyants vivent cette période. Applications mobiles pour suivre les horaires de prière, podcasts spirituels, ou encore plateformes de don en ligne permettent d’accompagner la pratique religieuse de manière plus accessible et interactive.
Dans de nombreuses grandes villes, des initiatives se multiplient pour adapter le quotidien des musulmans pratiquants. En France, certaines entreprises encouragent la flexibilité des horaires de travail pour les salariés qui jeûnent, tandis que des cantines scolaires et universitaires proposent des solutions pour les étudiants concernés.
Un festival du Suhoor aux États-Unis
Un événement particulier marquera ce Ramadan : le Texas Suhoor Fest, le plus grand festival de suhoor (le repas avant l’aube) des États-Unis, qui aura lieu pour la première fois à Houston le 22 mars. Cet événement rassemblera des milliers de participants autour de stands de nourriture halal, de concerts et d’activités communautaires, reflétant la vitalité de la culture musulmane en Amérique du Nord. Cette initiative met en lumière l’importance du partage et de la convivialité durant le mois saint.
Défis et solidarités face aux difficultés
Si le Ramadan est une période de recueillement et de générosité, certaines communautés musulmanes font face à des situations difficiles.
En Californie, la mosquée Masjid Al-Taqwa, située à Altadena, a été ravagée par un incendie en janvier 2025. Privés de leur lieu de culte, les fidèles ont dû trouver des solutions alternatives pour maintenir les prières et les repas de rupture du jeûne. La communauté s’est mobilisée pour organiser des événements dans une école islamique locale, soulignant ainsi la capacité de résilience et de solidarité face aux épreuves.
Autre débat aux États-Unis : à Houston, le district scolaire indépendant (HISD) a proposé un calendrier scolaire 2025-2026 qui ne prévoit pas de jour férié pour l’Aïd el-Fitr, une fête pourtant célébrée par de nombreux élèves et enseignants musulmans. Cette décision a suscité une réaction forte de la part des associations musulmanes locales, qui demandent la reconnaissance de cette journée au même titre que d’autres fêtes religieuses.
Un mois de générosité et d’engagement
Le Ramadan est aussi une période de forte mobilisation sociale et caritative. Partout dans le monde, des associations mettent en place des actions pour aider les plus démunis.
En France, de nombreuses mosquées et organisations humanitaires organisent des distributions de repas pour les sans-abri et les familles précaires. Avec l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat, ces initiatives sont d’autant plus essentielles pour assurer un Ramadan digne à tous.
Au Maroc et en Algérie, les « tables du Ramadan » sont une tradition bien ancrée : chaque soir, des associations installent de grandes tablées en plein air pour permettre aux plus démunis de rompre le jeûne dans un cadre chaleureux. Ces gestes de solidarité rappellent la dimension altruiste du Ramadan, qui va au-delà du simple acte de jeûner.
Un Ramadan marqué par l’actualité internationale
Ce Ramadan 2025 se déroule dans un contexte international tendu, notamment avec les crises humanitaires touchant certaines régions du Moyen-Orient et de l’Afrique. Les musulmans vivant dans des zones de conflit devront observer le jeûne dans des conditions particulièrement difficiles, tandis que les ONG s’efforceront de leur apporter un soutien essentiel.
En Palestine, au Yémen ou en Syrie, des associations internationales prévoient des distributions alimentaires et des aides financières pour les familles affectées par les conflits. Dans ce contexte, le Ramadan devient aussi un moment de sensibilisation et d’appel à la paix.
Entre spiritualité, traditions et enjeux contemporains
Cette fête s’annonce comme une période forte en spiritualité, en traditions et en enjeux sociétaux. Si le jeûne et la prière restent au cœur de cette période, les défis contemporains tels que l’adaptation des entreprises, les reconnaissances des fêtes religieuses dans les institutions, ou encore la solidarité face aux difficultés renforcent l’importance du partage et de l’entraide. Entre festivités culturelles, engagement communautaire et actualités internationales, ce mois sacré rappelle l’essence même du Ramadan : un moment de foi, de réflexion et de fraternité.
