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Le géant de l’acier ArcelorMittal secoué par la tempête économique et écologique

ArcelorMittal restructure son activité en Europe avec des suppressions de postes en France et une délocalisation partielle vers l’Inde, tout en lançant des opérations de maintenance massives et en naviguant une transition énergétique incertaine.

ArcelorMittal

Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a annoncé cette semaine la suppression de 600 postes dans sept sites industriels français, principalement dans le nord du pays. Les sites concernés sont situés à Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire. Cette décision s’inscrit dans un contexte de forte pression sur la compétitivité de l’industrie de l’acier en Europe, entre hausse des coûts de production et concurrence asiatique.

Ces réductions s’accompagnent de délocalisations massives. En tout, 1 400 postes européens, principalement dans les services support tels que l’informatique, les finances et les ressources humaines, seront transférés en Inde. L’objectif affiché par la direction est clair : réduire les coûts de fonctionnement dans un environnement devenu difficilement soutenable pour le modèle économique traditionnel du groupe.

Des investissements massifs pour la maintenance des usines françaises

Parallèlement à cette annonce douloureuse pour l’emploi, ArcelorMittal a confirmé un vaste programme de maintenance industrielle à hauteur de 270 millions d’euros. Les deux principaux sites français, Dunkerque et Fos-sur-Mer, sont concernés. À Dunkerque, le haut fourneau principal, le plus grand d’Europe, est à l’arrêt depuis le 15 avril pour une durée prévue de 90 jours. Le chantier de maintenance y représente 254 millions d’euros d’investissement. À Fos-sur-Mer, 18,3 millions d’euros sont alloués à des travaux similaires.

Ces arrêts techniques sont présentés par la direction comme nécessaires pour pérenniser l’activité et garantir la sécurité des installations. Mais ils nourrissent aussi les inquiétudes sur la solidité du tissu industriel et sur la possibilité de réouvertures complètes dans un contexte économique fragile.

Une transition énergétique freinée par l’incertitude économique

Engagé depuis plusieurs années dans un processus de décarbonation de ses activités, ArcelorMittal a publié récemment un rapport de durabilité pointant les difficultés croissantes à tenir ses objectifs. Le groupe estime désormais que la transition vers une production d’acier « vert » basée sur l’hydrogène ou le captage du carbone ne sera pas économiquement viable avant 2030. Le climat politique instable en Europe ne facilite pas la planification à long terme, ce qui repousse d’autant la mise en œuvre concrète des technologies les plus prometteuses.

Malgré tout, le groupe reste engagé à revoir ses ambitions à mesure que les conditions évoluent. De nouvelles prévisions de décarbonation devraient être publiées dès que le contexte le permettra.

Un rachat d’actions massif et des résultats financiers attendus

Sur le front financier, ArcelorMittal a récemment achevé un programme de rachat de 85 millions d’actions et a lancé un nouveau plan s’étalant jusqu’en 2030. Cette stratégie vise à renforcer la valeur pour les actionnaires dans une période où le marché reste volatile.

Côté résultats, la publication des chiffres du premier trimestre 2025 a été avancée au 30 avril. Les analystes anticipent un EBITDA de 1,55 milliard de dollars et un bénéfice net estimé à 504 millions de dollars, preuve que l’entreprise conserve une rentabilité importante malgré les secousses industrielles.

L’assemblée générale sous tension prévue en mai

Enfin, l’assemblée générale annuelle d’ArcelorMittal se tiendra le 6 mai 2025 à Luxembourg. Les actionnaires enregistrés au 22 avril auront le droit de vote. Cette réunion devrait être marquée par les interrogations croissantes autour des choix stratégiques du groupe, entre restructuration, transition écologique et rentabilité financière.

Dans un secteur en pleine recomposition, ArcelorMittal avance à marche forcée, entre nécessité économique et injonctions climatiques. L’année 2025 s’annonce décisive pour la trajectoire du leader mondial de l’acier.

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