Le ministère de la Culture a dévoilé, le 6 mars 2025, un nouveau logo destiné aux marchands de presse, marquant ainsi une volonté de moderniser l’image des kiosques et des maisons de presse en France. Ce changement intervient dans un contexte de déclin du nombre de points de vente et vise à donner une nouvelle dynamique au secteur. Toutefois, cette refonte n’a pas fait l’unanimité et a suscité de vifs débats parmi les professionnels et le grand public.
Une refonte de l’identité visuelle
Depuis des décennies, les marchands de presse étaient signalés par une enseigne jaune en losange avec une plume rouge, devenue emblématique du paysage urbain français. Le nouveau logo adopte un design plus épuré et contemporain, avec une enseigne jaune verticale où figure le mot « PRESSE » en lettres majuscules grises, accompagné d’une plume stylisée grise placée sur le côté droit.
Selon le ministère de la Culture, ce nouveau visuel reflète mieux la diversité et la modernité des points de vente de presse en France, qui proposent désormais bien plus que des journaux et magazines : papeterie, livres, jeux de grattage ou encore services numériques.
Une réponse à la crise du secteur
Ce changement s’inscrit dans un contexte difficile pour la presse papier, qui connaît une érosion de ses ventes face à la montée en puissance du numérique. Le nombre de marchands de presse a chuté de 35 % en vingt ans, passant de 30 000 en 2005 à environ 19 000 aujourd’hui.
Rachida Dati, ministre de la Culture, a souligné l’importance de cette transformation : « Il est essentiel d’adapter l’image de la presse aux évolutions de la société et de soutenir les marchands de journaux, qui jouent un rôle clé dans la diffusion de l’information ».
Une aide financière pour accompagner la transition
L’État a prévu un financement pour aider les marchands de presse à adopter la nouvelle signalétique. Ainsi, 80 % des coûts seront pris en charge en zone urbaine et jusqu’à 90 % en zone rurale, afin d’encourager l’installation rapide des nouvelles enseignes.
Cette initiative vise à soulager les commerçants, déjà confrontés à des difficultés économiques, et à éviter que cette modernisation ne soit perçue comme une charge supplémentaire.
Des réactions mitigées
Malgré les intentions affichées par le gouvernement, le nouveau logo a reçu un accueil mitigé. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur mécontentement, qualifiant la nouvelle enseigne de « fade », « illisible » ou encore « inutilement coûteuse ». Certains regrettent l’abandon de l’ancien logo, jugé plus reconnaissable et ancré dans la mémoire collective.
Les professionnels du secteur sont eux aussi divisés. Certains marchands de presse saluent l’initiative, qui pourrait donner un coup de neuf à leur activité et attirer une clientèle plus jeune. D’autres, en revanche, craignent que cette simple modernisation esthétique ne suffise pas à enrayer la baisse de fréquentation des kiosques.
Un symbole de la mutation de la presse
Au-delà du débat sur le logo, cette refonte pose la question plus large de l’avenir des points de vente de presse. La modernisation de l’enseigne pourra-t-elle véritablement relancer un secteur en difficulté ? Ou s’agit-il d’une tentative symbolique, insuffisante pour répondre aux enjeux structurels de la presse écrite ?
Quoi qu’il en soit, cette évolution témoigne d’un effort de repositionnement du secteur, qui doit s’adapter à des modes de consommation de l’information en pleine mutation. Reste à voir si ce nouveau logo deviendra, à son tour, un emblème reconnu de la presse française.

